La guerre de 1870

(1870-1871)

 

Le promeneur qui s'aventure sur les sentiers de la ligne Maginot est généralement intéressé par les combats de 1940, plus accessoirement par ceux de 1944 (libération) qui ont impliqué de près ou de loin certains ouvrages.

Difficile de retrouver en ces lieux d'éventuelles traces de la Grande Guerre (1914-1918), la ligne de front n'était alors pas la même et ce secteur, qui était annexé à l'Allemagne depuis plus de 40 ans, ne possédait aucune fortification sérieuse. C'est autour de Metz et Thionville que les Allemands avaient installé quelques séries de groupes fortifiés puissants (Festen). Il n'y avait pas lieu de fortifier l'arrière...

D'autres armées françaises et allemandes se sont pourtant battues sur cette frontière, pendant une guerre qui est moins connue (certainement car elle n'était pas mondiale) mais qui a considérablement influencé l'histoire de nos départements (Moselle, Bas Rhin, Haut Rhin)

C'est pendant bien en cette guerre de 1870 que les plus grands combats se sont déroulés.

Il nous semblait utile de vous la (re)présenter ici, afin de bien en remémorer les principaux évènements.

 

 

1) Les causes de la guerre:

De 1868 à 1870, une grave révolution secoue l'Espagne. Guillaume Ier, le roi de Prusse, décide de placer l'un de ses cousins (Léopold) sur le trône espagnol.

La France, dirigée par l'empereur Napoléon III, voit là le danger s'installer: elle s'oppose à la Prusse qui accepte finalement de ne plus revendiquer l'Espagne. Mais Napoléon III demande à Guillaume Ier une lettre d'excuse où il lui indiquera clairement qu'il n'a plus de prétentions sur l'Espagne.

Le chancelier prussien Bismarck, farouche partisan de la création de la grande Allemagne qui réunirait enfin l'ensemble des petits Etats (Saxe, Wurtemberg, Bavière... autour de la Prusse) profite de l'occasion pour envenimer la situation: il incite Guillaume Ier à ne pas rédiger la lettre, ce qui entraine la France à déclarer la guerre à la Prusse le 15 juillet 1870 (épisode de la "dépêche d'Ems").

 

Source ONAC

 

2) La guerre sous le second Empire:

Utilisant pleinement leurs voies ferrées stratégiques, les Prussiens organisent 3 grandes armées, qui se regroupent le long de la frontière française, alors que la France regroupe plus difficilement 2 armées en LORRAINE et en ALSACE, dirigées par les maréchaux Bazaine et Mac Mahon.

Le ravitaillement et l'organisation de ces 2 armées fait rapidement défaut, et malgré la capture initiale de Sarrebruck les Français perdent l'initiative stratégique. Ils passent à la défensive.

Quand ils sont enfin prêts, les Prussiens et leurs alliés attaquent l'Alsace, qui est perdue après de grands combats (batailles de Wissembourg, Reichshoffen...). Ils attaquent peu après le secteur de Forbach, où ils battent à nouveau les Français à Spicheren.

Au moment de cette bataille, le 3e Corps français avait son Etat Major à SAINT-AVOLD. La 4e division d'infanterie du général DECAEN (EM à Boucheporn) avait installé un observatoire sur l'éperon du Mutscherberg (d'où on avait des vues excellentes sur la Sarre) et utilisait le bois du Kerfent pour bivouaquer. L'histoire se répète ainsi ...

 

Il apparaît clairement que l'Armée française n'est pas prête, et l'Etat Major décide de replier l'ensemble des unités sur METZ (la plus grande place forte de l'époque) afin de les réorganiser.

L'armée française du Maréchal Bazaine se retranche donc autour de Metz. Les Prussiens investissent la place et ne parviennent pas à y entrer, alors que les Français tenteront quelques sanglantes sorties pour rejoindre l'armée de secours qui se forme à Châlons (batailles de Borny, Noisseville, Mars la Tour, Rezonville, Gravelotte... dans le périmetre de Metz)

Napoléon III et une nouvelle armée se battent à Sedan, où ils sont vaincus. L'empereur est capturé pendant le combat, ce qui provoque la chute de l'Empire.

 

3) La guerre de la troisième République:

Un nouveau gouvernement est formé à Paris par Léon Gambetta, il proclame la République et décide de continuer la guerre!

Mais les Prussiens attaquent PARIS et bombardent la ville, qui est soumise à un siège en règle. Le gouvernement s'échappe à temps et s'installe à TOURS.

A Metz, le Maréchal Bazaine décide de ne pas servir la République. Il n'a d'ailleurs plus de vivres et a tenu jusqu'à la limite de ses moyens. Il capitule avec les restes de son armée le 27 octobre 1870. Le lendemain, ce sont donc 60 généraux, 173 000 hommes (dont la moitié malade ou blessés), 58 drapeaux, 260 000 fusils et1570 canons qui sont aux mains des Prussiens.

A Bitche, la citadelle refuse de se rendre et tiendra, seule, jusqu'à la fin de la guerre.

 

Les Prussiens (dispersés dans leur avance) sont finalement stoppés le long de la Loire. Les dernières batailles (Le Mans...) n'ont pas permi à la France de renverser la situation militaire; elle est obligée de se résoudre à négocier la paix.

 

4) La paix est signée:

Le 28 janvier 1871, l'armistice est signé au château de Versailles. Guillaume Ier et Bismarck demandent l'annexion d'une partie de la Lorraine (la Moselle actuelle), et de l'Alsace (moins Belfort), ce qui permet à la Prusse de former l'EMPIRE ALLEMAND.

Adolphe Thiers devient président de la République Française.

 

Ce bref aperçu, non exhaustif, est un petit clin d'oeil donné aux milliers d'hommes qui ont combattu sur le même sol que leurs fils, 70 ans plus tard. Ce n'était plus la même guerre, mais le syndrome de la débâcle les contaminera toutes les deux, parfois injustement.

 

http://www.kerfent.com