Le massacre de Domptail

... la sombre journée du jeudi 20 juin 1940

 

"Domptail, petit village Vosgien au nord de Rambervillers, devient ce 20 juin 1940 le Bazeilles des Vosges"

 

Cette page est mise à jour grâce aux messages envoyés par les membres du groupe de discussions du site http://www.lced.org où sont réunis de nombreux éléments concernant l'affaire des 2 inconnus de Domptail (fin enquête). Des remarques intéressantes d'analyse sont donc ajoutées afin de les comparer aux indications laissées dans les archives du 146e RIF. Merci de votre aide !

 

Situation générale de l'armée dans l'Est de la France en juin 1940

Les régiments d'infanterie de forteresse (RIF) reçurent l'ordre d'évacuer leurs positions défensives (intervalles de la ligne Maginot) le 14 juin 1940, alors que Allemands étaient déjà à Paris.

Abandonnant des stocks considérables de munitions, de ravitaillement, et en ayant généralement pris soin de saboter les armes qui les ralentiraient dans leur marche, ces unités rapidement talonnées par les divisions d'infanterie allemandes, se dirigeaient vers les Vosges où se regroupaient le reliquat des IIIe, Ve et VIIIe Armées françaises, alors très éprouvées et en pleine réorganisation.

Ce repli relativement difficile se déroula dans les pires conditions: manque total de moyens de transport sérieux, maîtrise aérienne totale de l'aviation allemande, manque général de munitions et de vivres; ponts et passages importants déjà détruits et sabotés par le Génie, absence d'ordres, perte d'unités entières "dans la nature", chute de la confiance envers les chefs, etc...

Se déplaçant donc en grande partie à pied, ces régiments seront tour à tour "accrochés" et perdront au fil de leur retraite la majorité de leurs unités, telles des peaux de chagrin. Les combats retardateurs menés sur le canal de la Marne au Rhin n'auront pas arrangé la situation des effectifs (quelques bataillons encerclés seront contraints de déposer les armes).

Un détachement français isolé dans un village

C'est dans des circonstances analogues que se déroule (dans la masse de l'Armée) le repli du 146e RIF, qui a abandonné sur ordre ses positions établies sur le secteur fortifié de Faulquemont (en Moselle) face à la frontière allemande. Plus de 3000 hommes, éparpillés sur le parcours, cheminent sur l'axe général Faulquemont - Lunéville - Saint Dié des Vosges, avec une coordination qui commence à faire tout à fait défaut...

Dans cette cohue, la 3e compagnie de Fusiliers Voltigeurs, du 21e bataillon d'instruction du 146e RIF (3eFV/XXI/146 RIF) n'échappe pas à la règle; les effectifs sont dispersés par la marche et les combats. Autour du chef de compagnie: le capitaine TOUTAIN, ne subsistent qu'une trentaine d'homme seulement.

Ce détachement arrive dans la nuit du 19 au 20 juin 1940 dans le village de DOMPTAIL, au nord de Rambervillers (Vosges), village traversé depuis quelques jours par une multitude d'autres unités (notamment issues des 146e RIF - 58e BMM - 348e RI - 291e RI - 110e BCP ...)

Vers 5h15 le matin du 20 juin, le capitaine Toutain décide de résister sur place. Ce choix est motivé par l'état de fatigue de ses hommes, par le fait qu'il ne reçoit plus d'ordres, et que l'ennemi semble maintenant "partout", où qu'on aille.

 

Les combats dans le village de Domptail

Vers 6h15 du matin, les éléments de tête d'une division d'infanterie allemande (la 198.Infanterie Division) arrivent au contact. Ils sont soudainement stoppés dans leur élan par les tirs des quelques fusils-mitrailleurs mod 24-29 servis par les hommes du capitaine Toutain. Après quelques instants où l'ennemi reflue, force est de constater que les soldats Allemands du 305e régiment d'infanterie (305.IR) s'adaptent, manoeuvrent et quittent les routes pour tenter de s'infiltrer dans Domptail. Ils ne cesseront de recevoir des renforts.

Profitant de leur nombre, il cherchent à submerger les quelques nids de résistance. Un tir de mortiers débute bientôt en soutien de l'attaque allemande, et rapidement des maisons et des fermes prennent feu. Monsieur Justin DUBAS, un habitant de 77ans, est grièvement blessé devant la porte de sa maison: il décèdera le lendemain.

Pendant près de 6 longues heures, des combats sporadiques ont lieu dans Domptail, martelée par les mortiers allemands. Quelques ilôts de résistance sont réduits. Des chevaux galoppent en hénissant d'effroi dans les rues, des vaches sont carbonisées dans leurs étables. Il n'existe plus de vraie coordination dans la défense de Domptail.

La fusillade est nourrie et les obus de mortier précèdent ceux des grenades. Mais les Allemands sont plus nombreux, mieux équipés et mieux ravitaillés: il ne reste en fin de matinée que deux petits groupes qui assurent la défense du village: les soldats HUBNER et VISSE servent un F.M, à 80 mètres de celui du sergent CLEMENT. L'adjudant LONGAS et le capitaine TOUTAIN sont avec eux.

Vers midi, l'adjudant LONGAS est tué. Le sergent CLEMENT grièvement blessé. Les soldats HUBNER et VISSE n'ont plus de munitions, ils sont à leur tour obligés de se rendre. La majorité des hommes a été capturée. On ne peut d'ailleurs plus résister dans Domptail. Les Français prisonniers "crient" aux derniers défenseurs de se rendre. Le capitaine TOUTAIN lui même se résoud à déposer les armes vers 12h10 après avoir vaillament résisté et après avoir tiré ses deux dernières cartouches. L'honneur semble sauf pour la 3e compagnie.

 

L'enjeu de deux camps: un village

 

Le massacre des prisonniers

Vers 12h10 , les combats cessent totalement dans Domptail. La suite des évènements ne ressemble pas du tout à celles données en conclusion à une grande majorité des autres combats qui se sont déroulés en France en cette période; les hommes du capitaine TOUTAIN à l'image des faits relatés dans les livres d'Histoire, s'attendent à être menés en captivité dans des stalags en Allemagne, comme ce sera effectivement le cas pour des centaines de milliers de prisonniers Français à l'issue de la défaite de 1940.

Dans le village de Domptail le 20 juin 1940, les évènements ne sont pas les mêmes. Ils tournent au tragique: l'unité allemande décide de massacrer ses prisonniers. L'ordre chronologique de cet assassinat de grande ampleur est assez délicat à relater. Il repose essentiellement sur les témoignages de quatre militaires français qui arriveront à en réchapper, presque par miracle, et malgré leurs blessures.

1) Première victime :

Devant la ferme AUBRY qui commence à brûler, le capitaine TOUTAIN, sans armes, lève les bras et s'avance pour se rendre. Un soldat allemand l'arrête d'un geste, le met en joue... et fait feu sur le capitaine. Ce dernier s'écroule; blessé à la gorge. Il est laissé pour mort près de la fontaine, à la stupeur de ses hommes (le capitaine TOUTAIN survivra, en dépit de sa blessure).

Tandis que les éléments de tête allemands du 305. IR poursuivent leur route, les prisonniers français se demandent si cela ne va pas tourner en règlement de compte. Alors que crépitent les incendies, et que les habitants demeurent terrés dans les caves, commence un véritable massacre.

2) Peloton d'exécution :

Six captifs sont poussés devant une grande ferme en bordure du village: le sous-lieutenant CHAUDRUC de CRASANNES, le sergent BARBILLON, le caporal-chef GILGAIRE, les soldats VANINO et BADET et CHRETIEN. Rapidement, un peloton d'éxécution est constitué et sans l'ombre d'un jugement, sans explications, les "prisonniers" sont passés par les armes.

Pendant deux jours les malheureux resteront là, dans leur sang noir et couverts de mouches; avant de se faire enterrer par les villageois au cimetière de Domptail..

6 prisonniers fusillés dans Domptail
Détails:
Unité:
sous-lieutenant de CRASANNES
3eFV-XXI-146e RIF
sergent BARBILLON
3eFV-XXI-146e RIF
caporal-chef GILGAIRE
3eFV-XXI-146e RIF
soldats VANINO
3eFV-XXI-146e RIF
soldat BADET
3eFV-XXI-146e RIF
soldat CHRETIEN
autre unité (?)

3) Massacre collectif :

Les Allemands rassemblent sur la place du village, en négligeant les blessés, vingt hommes qu'ils obligent à se dévêtir en partie et à vider leurs poches, les fouillent, enlevant notamment les porte-feuilles, livrets militaires (etc...). Les uns sont en manches de chemises, les autres en culottes, chaussettes et chaussures, d'autres n'ont jeté que leurs capotes.

Tous ont remis leurs papiers à un Feldwebel (adjudant allemand).

Couché sur le sol, blessé et immobile, le sergent CLEMENT les voit s'éloigner les bras levés, en direction de la route de FLIN, encadrés par des soldats allemands assez excités. Ils sont conduits dans une pâture située à 600 mètres environ du cimetière de Domptail.

Pendant 4 ans, tout le monde sera persuadé que ces hommes ont été conduits dans un camp de prisonniers, malgré les recherches menées vainement par les familles pour les retrouver.

Arrivés dans la pâture, au lieu-dit LA LOUVIERE, un officier allemand leur demanda la raison pour laquelle ils avaient résisté. Mutisme général des hommes, assez hagards. Fous de colère, les Allemands font aligner les prisonniers, et la fusillade éclate: armes automatiques, révolvers. Les hommes qui râlent sont achevés. Horrible assassinat. A 12h40, tout est fini.

18 prisonniers exécutés au lieu-dit "LA LOUVIERE"
Détails:
Unité:
sergent FURTWENGLER
3eFV-XXI-146e RIF
sergent VOCLIN
3eFV-XXI-146e RIF
caporal WAGNER
3eFV-XXI-146e RIF
soldat BRAY
146e RIF
soldat DELATTRE
3eFV-XXI-146e RIF
soldat DANEBE
3eFV-XXI-146e RIF
soldat FASSIN
3eFV-XXI-146e RIF
soldat GALLOIS
3eFV-XXI-146e RIF
soldat JOURAUX
3eFV-XXI-146e RIF
soldat LENOIR
3eFV-XXI-146e RIF
soldat RHOR
3eFV-XXI-146e RIF
soldat RUSE
3eFV-XXI-146e RIF
soldat SAUVAGE
3eFV-XXI-146e RIF
soldat VISSE
3eFV-XXI-146e RIF
soldat BALLEDE
3eFV-XXI-146e RIF
soldat ROUGELOT
95e RI *
soldat FUSCHETTE
146e RIF
soldat QHEEROLFS
146e RIF

Le soldat Roger ROUGELOT portait une plaque d'identité du 95e RI (motorisé) mais ce régiment dépendait de la 9e DIM, en opérations dans le Nord en mai 40; s'agissait-il d'un permissionnaire isolé et rattaché provisoirement au 146e RIF ?

Les soldats HUBNER et ROUX, gravement blessés, seront les deux seuls survivants de ce massacre organisé au lieu-dit La Louvière.

4) Nouveaux crimes :

Vers 15h15, les Allemands reviennent avec 4 hommes qu'ils fusillent dans les mêmes conditions. Après avoir vidé leurs chargeurs dans les corps enchevêtrés, les soldats allemands bivouaquent et cassent la croûte sans pudeur.

4 prisonniers exécutés plus tardivement (sous réserve)
Détails:
Unité:
soldat MATHE *
Supposée: 146e RIF
soldat FERLIN *
soldat VARENNE
3eFV-XXI-146e RIF
soldat CRETIER
146e RIF

* Seule certitude: 4 hommes ont été abattus vers 15h15. Les 4 noms proposés ici sont les 4 noms de victimes non "attribués"; mais si Varenne et Cretier seront retrouvés dans la fosse commune à la Louvière, ce n'est pas le cas de Mathé et Ferlin (?) Un mystère subsiste...

5) Tués retrouvés dans la partie sud du village de Domptail :

Dans le bas du village, les archives signalent que d'autres cadavres seront retrouvés, sans que l'on puisse dire s'ils ont été tués par le fait des combats ou assassinés. A noter qu'ils n'appartiennent pas tous au 146e RIF, et qu'ils n'ont pas tous pu être identifiés nominativement. Il s'agit :

5 (+?) tués retrouvés dans Domptail
Détails:
Unité:
chef de bataillon MEYGRET
58e BMM
lieutenant SADRAIN *
58e BMM
"adjudant major" ** (?)
58e BMM
plusieurs autres soldats (?)
58e BMM
sergent POQUET
291e RI
soldat BOURRAS
146e RIF
soldat BASSEVILLE
146e RIF

* Le lieutenant SADRAIN était l'officier de renseignement du 58e BMM

** "adjudant major" ne correspond pas, dans l'Armée française, à un grade. C'est un titre honnorifique souvent attribué à un officier ancien, à l'échelon de la compagnie

Les 58e BMM et 291e RI dépendaient de la 52e DI, en plein repli de son secteur fortifié de la Sarre...

(?) l'adjudant major et "plusieurs soldats de cette unité" sont cités dans les archives du 146e RIF; où sont passé les corps ?

6) Tué au combat :

Seule certitude d'une mort au combat, avant le massacre, le corps de l'adjudant Ricardo LONGAS du 146e RIF est retrouvé sous les décombres d'une maison le 4 août 1945

Tué au combat à Domptail
Détails: Unité:
Ricardo LONGAS
3eFV-XXI-146e RIF

 

146e Régiment d'Infanterie de Forteresse
58e Bataillon de Mitrailleurs Motorisés

 

Survivants et témoignages

De ces massacres successifs, il ne subsistait au départ des Allemands que 4 hommes vivants, tous blessés: le capitaine TOUTAIN, blessé à la gorge et laissé "pour mort" dans le village. Le sergent CLEMENT, blessé par une rafale pendant les combats dans le village; le soldat ROUX (blessé au bras et couvert du sang d'un de ses camarade) et le soldat HUBNER, les jambes criblées de projectiles, ces deux derniers soldats

4 survivants - tous blessés
Détails:
Unité:
capitaine TOUTAIN
3eFV-XXI-146e RIF
sergent CLEMENT
3eFV-XXI-146e RIF
soldat HUBNER
3eFV-XXI-146e RIF
soldat ROUX
3eFV-XXI-146e RIF

Les soldats ROUX et HUBNER se traîneront jusqu'à la route et dans la soirée, seront secourus par un groupe d'artilleurs allemands d'origine autrichienne, qui les évacueront vers une formation sanitaire.

Il faudra attendre plusieurs années pour connaître cette malheureuse histoire car il semble que la peur d'éventuelles représailles ait été la plus forte. Les villageois enterrèrent eux-même les six militaires "fusillés" au début de l'affaire; qui avaient été laissés dans le village par les Allemands.

Des recherches menées aux alentours ne permirent de retrouver que des cadavres de chevaux.

 

Découverte du charnier

Après la Libération, ce sont les déclarations de Monsieur Roger ROUX qui permettront de retrouver, le 15 mai 1945, un charnier dont seuls 13 corps réduits à l'état de squelettes, seront initialement identifiés grâce à leurs bracelets d'identification, médailles et autres objets personnels. Les autres victimes n'avaient sur eux ni papiers ni aucun bracelet d'identification, ni aucun objet personnel pouvant permettre une identification sérieuse par des personnes ne les ayant pas connu auparavant.

Messieurs Marcel HUBNER et Edmond CLEMENT ont personnellement participé à l'identification des corps de ces dernières victimes: ils obtinrent en août 1945 du Ministère des Anciens Combattants et des sépultures militaires de PARIS, un ordre de mission afin de mener des recherches à Domptail. Ils retrouveront au cours de leur séjour la maison en ruine d'où sera extrait, après 5 années passées sous les décombres, le corps de l'adjudant LONGAS. A noter que ces opérations de recherche et d'identification se sont déroulées de leur propre initiative et à leurs frais, ce qui peut paraître surprenant. Ils ont été aidés localement par l'institutrice de la commune et par le Monsieur Henri Maire, maire de Domptail, qui mit à leur disposition quelques prisonniers allemands qui travaillaient dans ce village. Ce sont ces deux survivants des massacres qui permirent l'identification des camarades qui étaient restés inconnus lors du déblayement des corps.

A noter aussi que Monsieur CLEMENT, dans ses témoignages, indiquera à de nombreuses reprises le manque de présence et de sérieux du Service des Sépultures de Saint Dié des Vosges, service duquel aucun représentant ne semble s'être déplacé à Domptail lors des recherches d'identification menées par lui et son camarade HUBNER en août 1945. Monsieur MARACHE, chef du Service (à Saint Dié), était cependant présent lors de l'exhumation des corps le 18 mai 1945, assisté de Monsieur BARBE, ouvrier du secteur d'Etat Civil de Saint Dié.

Nous devons à ces trois survivants, CLEMENT, HUBNER et ROUX, d'avoir pu rétablir la vérité et d'avoir su dénoncer le crime odieux dont la barbarie de la guerre peut inciter les hommes.

 

Liste nominative des 33 tombes de soldats enterrés dans le cimetière de Domptail après la seconde guerre mondiale.

Sources: archives du 146e RI - www.kerfent.com

LISTE DES MILITAIRES ENTERRES AU CIMETIERE DE DOMPTAIL (Département des Vosges)

Liste de 1945-1946

Tombe:
Grade: Nom:
Prénom:
1
chef de bataillon
MEYGRET
Jean
2
soldat
VANINO
Giovanni
3
sergent
BARBILLON
Alphonse
4
soldat
MATHE
Albert
5
soldat
FERLIN
Marceau
6
lieutenant
SADRAIN
Jacques
7
sous-lieutenant
de CRASANNES
Jacques
8
soldat
BASSEVILLE
Felix
9
soldat
BADET
René
10
caporal-chef
GILGAIRE
Gabriel
11
soldat
BOURRAS
René
12
soldat
CHRETIEN
Charles
13
soldat
BRAY
René *
14
soldat
RHOR
Lucien *
15
soldat
FASSIN
René *
16
sergent
FURTWENGLER
Alfred *
17
soldat
ROUGELOT
Roger *
18
soldat
LENOIR
Henri *
19
soldat
SAUVAGE
Louis *
20
sergent
VOCLIN
Gérard *
21
caporal
WAGNER
Victor *
22
soldat
VARENNE
Maurice *
23
soldat
VISSE
Raymond *
24
soldat
JOURNAUX
Raymond *
25
soldat
GHEEROLFS
Charles *
26
soldat
DELATTRE
Edmond *
27
soldat
BALLEDE
André *
28
soldat
GALLOIS
Marcel *
29
soldat
FUSCHETTE
Louis *
30
soldat
CRETIER
Etienne *
31
soldat
DANEBE
Léon *
32
soldat
RUZE
Robert *
33
adjudant
LONGAS
Ricardo

Suivant les différentes archives consultées et les témoignages, il peut y avoir des variantes dans l'orthographe de certains noms.

Tombes de 1 à 12: militaires enterrés avant mai 1945 au cimetière de Domptail

* Tombes de 13 à 32: militaires retrouvés dans la fosse commune au lieu-dit "La Louvière" en mai 1945

Tombe numéro 33: l'adjudant LONGAS, tué au combat, a été retrouvé en août 1945

 

Responsabilités du massacre

L'unité responsable du massacre dépendait du 2e bataillon (II.Abteilung) du 305.Infanterie Regiment de la 198.Infanterie Division. Un lieutenant allemand commandant l'une des compagnies impliquées, a été retrouvé en 1950 et accusé de crime de guerre.

Moralement, porte t-il seul la responsabilité de ces assassinats ?

 

Monument érigé en 1977, en mémoire des défenseurs de Domptail devant l'église du village.

 

Sinistres découvertes

Une nouvelle victime a été retrouvée quelques temps après la seconde guerre mondiale; le nom du sergent André POQUET (du 291e RI), pourtant répertorié sur les registres de l'état-civil de Domptail, n'a été ajouté que dans les années 80 aux 33 noms inscrits sur le monument, portant actuellement à 34 le nombre de victimes des combats ou des massacres de Domptail.

 

Stèle en mémoire du lieutenant Jacques SADRAIN, cimetière de CHAZEMAIS (03)

Enterrés dans le cimetière de Domptail, les corps seront exhumés en 3 fois (18 septembre 1948, 17 septembre 1949 et 1er juin 1960 ) pour être restitués aux familles qui l'ont demandé. A priori, seuls 4 corps n'ont pas été restitués, mais leur destination n'a pas été retrouvée. Texte présent sur le site http://www.lced.org

 

 

 

LC - ED / 07 - 02 - 14

 

Deux autres corps retrouvés le 21 mars 1947 dans le secteur (à la fontaine Saint Quirin, au sud-est de Domptail) et ont été quant à eux, provisoirement relié aux combats de 14-18.

Ces deux soldats - encore inconnus au moment de l'enquête - ne portaient sur eux aucun élément nous permettant de les identifier, si ce n'est que l'un deux (l'inconnu du Saulcy) conservait une "alliance" portant deux séries de deux initiales : LC - ED et une date (date de mariage?) : 07 - 02 - 14 ...

Sur ces éléments précis, une gigantesque enquête s'est déroulée depuis le 30/03/2001, impliquant de nombreux passionnés issus de toute la France, et a duré quelques longs moments (passionnants et troublants à souhait, pleins de démarches envers les Mairies, les Archives, les familles et divers organismes). Différentes pistes ont été étudiées: en passant de la possibilité de voir là des combattants de 14-18, des soldats des combats de 1940 ou des maquisards des combats de 1944 ...

Tout était possible... et l'enquête a finalement abouti le vendredi 2 décembre 2005, révellant l'identité (très probable) de "l'inconnu du Saulcy" :

Il s'agit du soldat de 2e classe Joseph Nicolas Edmond Durand, chasseur au 71e BCP, marié le 07/02/1914 avec Lucie Cuny.

Félicitations à tout le monde: Franck, André, Brigitte, Véro, Jennifer, Stéphane, Yannick... et tous les autres membres de la liste de diffusion du site http://www.lced.org

Joseph Nicolas, votre souvenir et votre nom, sont restaurés.

 

Insigne du 71e BCP
71e Bataillon de Chasseurs à Pied

 

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