Elargir la brèche: l'attaque du KERFENT !

La 167 Infanterie Division vient de capturer "par hasard" le Bambesch. Nous l'avons vu, les hommes de la 7.Kompanie n'étaient pas vraiment "prêts" à donner un réel assaut à l'ouvrage, et seul les dégats de l'artillerie (le FLAK de 88mm) ont fait vaciller le moral des défenseurs. Le général Vogl avait prévu, comme le lui avait suggéré le Höhere Kommando, une attaque classique orientée sud-nord. Il pensait s'en prendre au Téting puis remonter le long de la ligne fortifiée, mais l'opportunité que procurait la capture des casemates des Bambi, puis du Bambesch, l'avait rapproché de la route Nationale 3 (qui relie Saarbrücken à Metz).

L'ouverture de cette route devint soudainement prioritaire pour la suite des opérations. L'un des défenseurs de la Nationale 3 venait de capituler (le Bambesch), il ne restait donc plus que le Kerfent à faire obstacle à l'invasion par l'Est. Une aubaine pour le Höhere Kommando !

 

Le I Abteilung du 339 I.R prit le relais et fut désigné pour l'attaque du PANZERWERK 240 (le KERFENT).

 

Préparation de l'attaque:

Ce 1er bataillon du 339 régiment était commandé par le major Joseph Gollé, officier de grande valeur qui participa lui-même, la veille, à l'assaut contre le Bambesch avec les hommes du II Abteilung. Maintenant que son bataillon était concerné, le major désigna sa 3 Kompanie pour l'attaque contre le Kerfent.

unité du I/339 IR:
chef de l'unité:
mission:
3. Kompanie
oberleutnant Schmidt
Assaut principal
2. Kompanie (stosstrupp)
leutnant Hacker
Un officier et 10 hommes, pour renforcer la 3.Kie
"benzin trupp"
leutnant Mehnert (?)
Un officier et de 3 hommes chargés de bidons d'essence à enflamer et à jeter dans les crénaux de l'ouvrage...
deux groupes de pionniers (section du génie)
Soutien des unités pendant l'assaut
4. Kompanie (Schwere)
leutnant Heiden
Soutenir l'attaque avec mitrailleuses et mortiers, gêner les tirs de la casemate du Mottenberg

 

L'appui d'artillerie sensé être fourni pour l'attaque est conséquent:

unité d'artillerie:
nombre et calibre des pièces:
14. Kompanie (panzerjäger Kompanie) / 339 I.R
16 canons PAK de 37mm (anti-chars)
IV/195 A.R (4 Abteilung / 195 Art Rgt) de la 95 I.D
4 obusiers de 150mm
deux batteries du I/195 A.R (1 Abteilung / 195 Art Rgt) de la 95 I.D
8 canons de campagne de 105mm
2 sections de canons légers anti-aériens
6 canons de FLAK de 20mm
section de canons lourds anti-aériens
2 canons de FLAK de 88mm

(des variantes sont proposées, dans le nombre et le calibre des pièces, selon les rapports)

 

Ce sont justement ces deux canons de 88 qui vont être installés sur la place d'armes du Bambesch, devant le bloc3 où flotte maintenant le drapeau du Reich. De là, les vues sur le bloc3 du Kerfent sont magnifiques... les artilleurs vont faire un joli tir!

 

Déroulement des premières heures de combat:

Pendant la nuit du 21 juin, vers 2 heures du matin, quelques hommes de la 3.Kompanie se sont glissé dans le bois de Kerfent, et se sont approché de l'ouvrage. Arrivés près des blocs, ils ont commencé à cisailler les réseaux de barbelés.

Le bloc3, curieusement, ne riposte pour ainsi dire pas et cela surprend les Allemands. Ceux-ci ignorent le coup au but porté la veille lors de l'assaut contre le Bambesch (les principales armes du bloc3 - dans la chambre de tir - sont quasiment démolies).

Vers 3h30, quelques sections de la 4 Kompanie transportent 4 canons anti-chars de 37mm, 2 canons de Flak de 20mm et 4 mitrailleuses lourdes vers la lisière nord du bois de Kerfent, pour tirer sur la casemate sud du Mottenberg et sur l'ouvrage "dont on craignait les tirs depuis la tourelle qui pouvait mitrailler le nord du Kerfent".

Vers 4h30, l'ouvrage du Kerfent est mitraillé. Le bloc2 reçoit les impacts qui ricochent contre le blindage des cloches GFM, quelques petits obus anti-chars "claquent" aussi contre le béton, sans grande efficacité (37mm). Les mitrailleurs de la 4.Kie ont pris position le long du "casernement léger" destiné à loger l'équipage de l'ouvrage par temps calme. Les hommes du Kerfent essayent de repérer les coups de départ des tirs, mais les canons sont camouflés dans le bois derrière le P.O et il est difficile de les localiser avec précision. Pendant que les officiers préviennent par téléphone les autres ouvrages, un coup au but détruit un fusil-mitrailleur installé dans sa caponnière!

D'autres obus continuent de frapper le F.M qui est tordu et inutilisable, les petits impacts continuent à pleuvoir contre le bloc2 du Kerfent, dont les hommes ne voient pas d'où viennent les tirs et tirent au jugé. D'autres coups percutent la cloche GFM "nord-est" du bloc2: de petits trous apparaissent dans l'épais blindage...

Le bloc d'entrée du Kerfent est sous le feu ennemi !

 

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