Sur le chemin menant à Zimming, les hommes ont pu observer le canon de 88 qui avait démoli les cloches GFM du bloc2. Ils croisèrent aussi des soldats portant "des lance-flammes que les Allemands se préparaient sans-doute à utiliser". Les blessés Français (les soldats Contensin, Pronnier...) sont déposés à l'infirmerie du 339 I.R où ils seront soignés au mieux.

Le sergent-chef Haussy vient annoncer qu'il a réussi, avant de sortir du Kerfent, à rendre inutilisable les armes du bloc1 et que la tourelle à éclipse a été déréglée. L'adjudant François et le maréchal des logis Songeur ont pu, eux aussi, saboter les FM et le périscope du bloc4. Pour le reste: la rapidité de la reddition a empêché un sabotage efficace de l'ouvrage.

Le capitaine Broché, enfin sorti des galeries, annonça ensuite que l'adjudant François Privat et le sergent Massin étaient maintenus dans l'ouvrage par les Allemands, afin qu'ils continuent à assurer le bon fonctionnement des machines.

 

La captivité...

Après avoir été séparés de leurs hommes, le capitaine Broché, le lieutenant Gangloff, les sous-lieutenants Kuntz et Chapeu, furent emmenés au siège des Charbonnages de Faulquemont (Créhange). Là ils rencontrèrent un général qui serra la main du chef du Kerfent en le félicitant pour son combat: "vous êtes de braves soldats", leur déclara t'il.

On les emmena ensuite au château de Helfedange, près de Ginglange, au PC de la 167 I.D, pour l'interrogatoire (le château abritait jusqu'alors le PC du SFF). Ils rencontrèrent le général Oskar Vogl, qui leur demanda pourquoi ils s'étaient battus alors que l'armée allemande était déjà loin en France, "nous avons resisté pour l'honneur, nous sommes d'abord des soldats" répondit Broché. Après quoi, les officiers refusèrent d'aller inciter leurs camarades du Laudrefang à la reddition comme on le leur demandait, et ils refusèrent de parler à radio Stuttgart.

Les hommes étaient en mesure de croire, l'armistice étant proche, qu'ils seraient rapidement libérés...

Les jours suivants, les officiers furent transférés successivement à Saint-Avold, Forbach, puis à la prison de Sarrebrück où étaient déjà enfermés de nombreux prisonniers de la 1ère Division Polonaise.

On les emmena ensuite en train vers la citadelle de Mainz (Mayence), où attendaient de nombreux officiers français (dont des généraux). Quelques jours plus tard, malgré l'armistice, les officiers du Kerfent furent remis dans un autre train en partance pour la Poméranie, au camp de Grosborn (près de Dantzig) où se trouvaient déjà la plupart de leurs camarades du II/156e RIF (dont les lieutenants Pastre, Régis et Truckenwald, du Bambesch).

Au camp de Arnswalde les rangs se grossirent encore, avec l'arrivée du chef de bataillon, le commandant Bilbaut. Les officiers du 2e bataillon passèrent le rude Hiver 1940-1941 au camp de Lübeck, sur la Baltique.

 

Les ouvrages invaincus...

Lorsque les ouvrages qui avaient tenus jusqu'à l'armistice durent se rendre, sur ordre du gouvernement français, les soldats et les officiers furent séparés et regroupés selon leurs unités d'origine. Les équipages du secteur fortifié de Faulquemont (ouvrages de LAUDREFANG, de l'EINSELING et de TETING) , sous les ordres du capitaine Cattiaux, des lieutenants Vaillant et Marchelli, furent dirigés sur le camp de Saint-Avold, puis ils rejoignirent progressivement leurs camarades dans les différents oflags et les stalags en Allemagne...

A l'Einseling, le sous-lieutenant Vion dut rester avec 7 hommes pour entretenir les machines et attendre qu'une commission allemande vienne prendre possession des ouvrages. A Laudrefang, le commandant Denoix, les lieutenants Cointet, Vincent, Arnoud et 25 hommes, firent de même et restèrent dans l'ouvrage, tout comme le sous-lieutenant Karm au P.O de Téting.

 

Tous droits réservés http://www.kerfent.com