PO de LAUDREFANG (A.37)

 

Ce petit ouvrage était la pièce maîtresse du secteur fortifié de Faulquemont. Les blocs 1 et 3 abritaient chacun deux mortiers de 81mm, sur lesquels reposait la défense des PO de l'Einseling et de Téting.

Mini historique du PO de LAUDREFANG:

En mai-juin 1940 le petit ouvrage était commandé par le capitaine Gustave CATTIAUX, secondé par son officier-adjoint: le lieutenant VINCENT (du 156e RIF).

L'équipage comprenait un effectif de 280 hommes, nombre qui fut réduit à 178 peu de temps avant l'attaque (du fait du repli des nombreuses unités d'intervalle du SFF). Des éléments du 163e RAP servaient les 4 mortiers de 81mm disposés par paires sous les blocs 1 et 3.

Le 15 juin 1940, conformément aux ordres, les équipages des casemates du secteur fortifié de Faulquemont sabotent leurs casemates avant de les évacuer. Le lieutenant KELLER est détaché aux casemates des Quatre-Vents avec 20 hommes pour les réoccuper.

Le chef de bataillon DENOIX est nommé chef de "l'élément de couverture" laissé sur la ligne Maginot pour couvrir le repli. Il s'installe avec son équipe de commandement à l'ouvrage de LAUDREFANG, pour "coordonner le sabotage et l'évacuation" des ouvrages, prévus pour le 17 juin.

Devant la rapide avancée allemande (dont des éléments encerclent soudainement les ouvrages, empêchant de ce fait leur repli) les officiers décident d'annuler l'ordre d'évacuation et de tenir la position.

Des parlementaires de la 95.ID, puis de la 167.ID se présenteront devant le LAUDREFANG pour tenter d'en demander la reddition: ils seront sèchement repoussés par des tirs de mitrailleuses !

A partir du 21 juin 1940, le LAUDREFANG fait tirer ses mortiers pour soutenir des PO voisins, il sauve l' EINSELING et effectue des tirs d'appui pour le TETING. Il devient dès lors la cible privilégiée des artilleurs allemands qui se déchaineront avec leurs canons de 88.FLAK, 37.PAK, 105 et 150mm... qui ravageront les cloches et le béton.

Le caporal-chef Jean GAUER est tué dans la cloche GFM du bloc2 dès le début des tirs.

Massacré par les obus, l'ouvrage est réparé pendant les nuits par les sapeurs du sous-lieutenant René CATTIAUX (un homonyme du capitaine qui commande le même ouvrage): ils obstruent les créneaux défoncés en soudant des plaques de tôle et d'acier, ils liment les éclats de métal qui bloquent les tourelles de mitrailleuses, branchent des dérivation pour les tuyaux qui ventilent l'ouvrage etc...

Invaincu au moment de l'armistice, le PO de LAUDREFANG laissera flotter son drapeau tricolore juqu'au 2 juillet 1940 !

 

Officiers du PO de LAUDREFANG (juin 1940):
capitaine
CATTIAUX
commandant de l'ouvrage
lieutenant
VINCENT
officier adjoint
lieutenant
COINTET
chef du bloc 1
sous-lieutenant
CHONE
chef du bloc 3
lieutenant
LENOIR
chef du bloc 5
sous-lieutenant
CATTIAUX
chef du génie
lieutenant
KELLER
officier SRO*
lieutenant-médecin
COURTADON
service de santé

*Le lieutenant Keller et 20 hommes iront réoccuper les casemates des Quatre-Vents.

 

PLAN de l'OUVRAGE

(cliquez sur ce lien pour faire apparaître le plan du LAUDREFANG et des alentours)

 

Cliquez sur les photos pour les agrandir !

PHOTOGRAPHIES PRISES EN FEVRIER 2003 - www.kerfent.com

Bloc 1 (commandé par le lieutenant COINTET)

Vue générale du bloc1 du PO de LAUDREFANG

Le bloc a reçu de nombreux coups, mais le projecteur blindé est toujours en place

Le fossé diamant protège la porte blindée "d'entrée" de l'ouvrage

La chambre de tir aligne deux créneaux pour jumelages de mitrailleuses, et canon AC de 47mm

Détail du béton proprement massacré par les tirs allemands (le projecteur n'était pas visible sous cet angle en 1940!)

L'imposant blindage a d'ailleurs reçu des coups

La particularité du PO est de posséder une seconde chambre de tir sous la chambre de tir classique!

Bien protégés des vues de l'ennemi, les 2 mortiers de 81mm installés là étaient orientés vers le PO de l'Einseling

Le petit créneau de flanquement pour FM a été muré (le mur a reçu de nombreux coups)

Nombreux impacts dans le béton au dessus des créneaux...

Un créneau pour FM protégeait l'entrée du bloc.

La grille d'entrée a disparu, mais on peut toujours observer la seconde porte du sas, qui est (elle) bien vérouillée

Petite vue en flanquement pour observer l'obstacle représenté par le fossé diamant, et voir le support du projecteur

La cloche GFM "sud" a été quelque peu dénudée de son béton protecteur...

 

Cette cloche GFM a été modifiée par l'ajout de "rotules" pour FM (cloche de type B)

Des impacts sont bien visibles dans la cloche blindée (37mm)

La seconde cloche est de type classique, elle est destinée à l'observation

 

Elle aussi a reçu une pluie d'impacts...

 

Bloc 2 (commandé par le sergent TREILHOU)

Le bloc2 du PO de LAUDREFANG est équipé d'une tourelle à éclipse

Eliot inspecte sérieusement la tourelle à éclipse

La tourelle était armée de 2 mitrailleuses et d'un canon de 25mmAC

Le bloc abrite aussi deux "cloches champignons" de prise d'air

Elles sont semi-enterrées dans des alvéoles en briques

Eliot a repéré une cloche GFM !

Servant à l'observation au profit de la tourelle, une cloche GFM est en effet disposée à l'avant du bloc

Elle aussi a reçu de nombreux coups comme ses consoeurs... mais là l'ennemi tirait en face du bloc

C'est dans cette cloche qu'est mort le caporal-chef Jean GAUER le 21 juin 1940.

 

Bloc 3 (commandé par le sous-lieutenant CHONE)

Vue générale du bloc3 du PO de LAUDREFANG

Ce bloc n'est pas relié par galerie à l'ouvrage

Les créneaux du bloc3 sont orientés vers le sud (casemates de Laudrefang)

Sous la chambre de tir se trouvent deux autres créneaux pour mortiers de 81mm, protégés par le fossé diamant

Le fossé diamant abrite un curieux "tube" bétonné

La porte du bloc a disparu. L'accès était protégé par un créneau FM qui tirait en flanquement des créneaux

Le sas d'entrée est équipé d'un créneau FM intérieur

Des prises d'air faiblement protégées apparaissent près des créneaux

Vue générale du bloc3 et de sa cloche GFM

Vue prise sur les dessus du bloc, le béton a reçu de nombreux coups...

La tourelle à éclipse du bloc 3 a reçu une multitude de coups. Elle abritait deux mitrailleuses et un canon de 25mm AC
La cloche GFM n'a pas non plus échappée aux tirs, on y observe aussi des dégats "à la verticale" certainement causés par l'explosion de charges creuses (posées là après les combats...)
Petite cloche champignon, et détails d'impacts de 37mmPAK sur la cloche GFM

 

Bloc 4 (commandé par l'adjudant MERCIER)

Le bloc4 du LAUDREFANG est un bloc à cloches, il protège cependant une issue de secours (au fond d'un fossé diamant)

Ce fossé diamant est protégé par deux créneaux pour FM qui pouvaient croiser leurs feux

Quelques prises d'air complètent le dispositif sur le béton...

La dalle supérieure du bloc4 est recouverte de végétation et de branches épaisses

 

Les cloches GFM sont elles même difficilement accessibles hélas...

 

Vue générale du bloc4, dont les éléments bétonnés sont en profondeur

Une grande quantité de branchages recouvre la totalité du bloc...

 

Bloc 5 (commandé par le lieutenant LENOIR)

Le bloc5 du LAUDREFANG abrite une cloche "à vision directe et périscopique" VDP

Cette cloche VDP déstinée à l'observation a reçu une multitude de coups

Détails des impacts (calibres variés)

Au dessus de la cloche, on observe le "sabot" déstiné au périscope

Une cloche GFM protège le bloc (au fond)

Les créneaux font face à l'est (vers la végétation)

Le bloc5 abrite deux cloches champignon, pour la prise d'air et le rejet de l'air viciée...

 

Intérieur de l'ouvrage (merci à Fabrice et son équipe pour les photos !)

PO de LAUDREFANG

Intérieur de la tourelle à éclipse du bloc2

Autre vue du mécanisme de la tourelle

Chambrées dans la caserne souterraine de l'ouvrage

Autre chambre avec ses lits...

SRO: "Service de Renseignement de l'Ouvrage"

Fresque du drapeau de la CEO de LAUDREFANG (156e RIF)

Ancienne usine du PO

La cuisine de l'ouvrage !

Galeries ...

 

http://www.kerfent.com